Dans la mesure où l’aérodrome de Toussus-le-Noble était à l’origine réservé à une clientèle privée, aéro-clubs, propriétaires d’avions, professionnels de l’aéronautique, le besoin d’une véritable aérogare ne s’était pas fait sentir, tout comme celui d’assurer l’accueil du public.
Le développement de l’aviation de voyage dans les années soixante allait modifier les données du problème.
Il convenait désormais de recevoir les passagers des entreprises de transport aérien ou d’avions taxi qui s’implantaient sur l’aérodrome ainsi que les équipages étrangers qui se posaient à Toussus-le-Noble et de leur proposer des structures d’accueil telles que salon d’attente, salon VIP, bureaux et salles de réunion.
Il fallait aussi assurer les fonctions de contrôle du public, douanes, police de l’air et des frontières (PAF) dans des locaux appropriés.
Jusqu’à la construction de l’aérogare provisoire, en 1997, cette fonction fut remplie tant bien que mal par des bâtiments qui n’avaient pas été construits pour cet usage.
Dans un premier temps, c’est le bâtiment prévu pour le Club-House de Toussus-Paris qui fera office d’aérogare, ainsi qu’on peut le lire dans une plaquette présentant l’aérodrome en 1952: « … c’est ainsi que le bâtiment principal fut aménagé par l’installation d’une aérogare moderne, d’un salon d’accueil, d’un bar de style normand et d’une salle de restaurant. »
Par la suite, ce fut l’ancien pavillon d’honneur d’Orly, construit spécialement pour la visite en France de Nikita Khrouchtchev, le 23 mars 1960, qui fut démonté puis remonté à Toussus-le-Noble en 1961, au sud de la tour, pour servir d’aérogare. Construit en sapin, « il évoque étrangement les steppes de Russie »
Le motif originel de sa construction tout comme le matériau utilisé lui valut d’être baptisé L’isba. Il fut percuté le 30 novembre 1996 par le véhicule d’un pompier victime d’un malaise, prit feu et fut entièrement détruit.
La partie centrale de ce bâtiment comprenait successivement un hall d’accueil ouvrant sur la zone publique, une banque pour les contrôles de douane et de police et une salle d’embarquement donnant sur les pistes. Les locaux situés de part et d’autre du hall abritaient des sanitaires et une douzaine de bureaux: quatre pour les services douaniers (plus une petite cabine de fouille), trois pour la police de l’air et des frontières et trois pour les gendarmes (plus une salle de repos). Deux bureaux n’ étaient pas affectés.
En 1997, à la demande d’ADP, fut construite à un autre emplacement, à l’est de la tour, à droite des stands 41 et 42 du parking avion, une aérogare provisoire de plain-pied composée d’une salle ‘attente et de bureaux. Cette aérogare, conçue par M. J. Bartoli, architecte à Versailles, est une construction à ossature métallique avec toiture en acier. Les façades sont constituées de panneaux non porteurs :de type «sandwich», composés de deux parements en tôle galvanisée préfabriqués au four. L’éclairage est assuré par des châssis coulissants en aluminium de teinte naturelle. La toiture est en bacs acier gris. Cette aérogare provisoire est toujours en place aujourd’hui.
Extraits : Huit aérodromes sur un plateau – 2011
Aériastory 2020