Toussus hier, aujourd’hui et demain – 1954

Le plus ancien et le plus vivant des terrains de France

S’il fallait, par le détail, conter  l’histoire de Toussus-le-Noble,  son passé, tout un numéro des  « Ailes» n’y suffirait pas. Et, cependant, écrire cette histoire serait ­ passionnant.

C’est devenu un lieu commun de dire qu’Issy-Les Moulineaux à été le berceau de l’Aviation française. C’est  incontestablement Issy-Les Moulineaux qui a groupé le plus grand nombre d’expérimentateurs à l’époque héroïque qui s’étend de 1908 à 1914, mais le premier terrain d’Aviation de la région parisienne, qui ait conservé cette destination, est bien Toussus-le-Noble.
On a volé à Champlan, Palaiseau, à Bagatelle, à Vincennes  et en bien d’autres lieux, mais sans lendemain. Toussus le Noble, non  seulement a subsisté, mais s’est développé jusqu’à devenir ce qu’il est aujourd’hui, c’est-à-dire  l’aérodrome français le plus actif,  celui où l’on enregistre chaque année quelque soixante-dix mille mouvements d’avions … Une sorte de record !

Au « Trou-Salé … »

Toussus-le-Noble n’existe pas d’hier puisque c’est en 1907 que Robert Esnault-Pelterie découvrit le fameux plateau où il devait effectuer ses premières expériences d’Aviation et ses premiers vols. 

Dans trois ans, par conséquent, L’aérodrome de Toussus-le-Noble pourra célébrer son cinquantenaire …  Aucun terrain au monde ne sera capable d’en faire autant en 1957 !

Robert Esnault-Pelterie s’installa près du « Trou-Salé », petit étang aujourd’hui asséché et par  conséquent, disparu, dont le nom restera cependant indissolublement lié à l’histoire de l’aérodrome.

C’est  là que furent expérimentés les premiers aéroplanes R.E.P. Peu après, Maurice Farman s’installa à son tour au « Trou-Salé », dans un hangar mis à sa disposition par Robert Esnault-Pelterie. Maurice Farman n’était pas alors associé avec ses frères et Henry Farman, pour sa part, après avoir quitté Issy  Les Moulineaux, lieu de ses premiers exploits, était allé se fixer au camp de Chalons.

En 1909, Maurice Farman ayant constitué une société avec quelques personnalités connues du monde de l’Automobile, notamment MM. Kellner et Neubauer, acquit dix-sept hectares du terrain sur lesquels allait s’édifier l’aérodrome Farman de Toussus-le-Noble. L’année suivante, les trois frères Farman se réunissaient pour former une entreprise commune dans les destinées de laquelle l’aérodrome de Toussus allait jouer un rôle de plus en plus important.

 L’aérodrome Farman devint à la fois l’école de la firme et son terrain d’essais. Ses installations se développèrent considérablement avant la guerre de 1914-1918 et durant celle-ci mais, c’est surtout dans la période qui suivit, celle qui sépara les deux guerres, que le terrain, prit son extension et fut le théâtre d’une activité intense.

De grands hangars furent édifiés ainsi qu’un vaste pavillon de direction et des bâtiments annexes, tout cet ensemble animé par un groupe de pilotes d’essais et de moniteurs incomparables comme jamais un centre d’ Aviation n’en réunit ailleurs. L’aérodrome Farman s’étendait alors des abords du « Trou-Salé », en direction du Nord­ Ouest jusqu’en un point proche de l’aérogare actuelle.

Toussus-Paris

Toussus-Paris

Entre temps, le plateau, avait d’ailleurs attiré bien d’autres firmes aéronautiques. Blériot s’était installé à Buc, Caudron à Guyancourt … Un groupe se constitua, quelques années après la guerre de 1914-1918 pour réaliser un autre aérodrome, à Toussus-le-Noble, plus spécialement destiné, celui-là, à l’aviation privée. Il acquit les terrains nécessaires, plus à l’Ouest de l’aérodrome Farman, et y édifia deux hangars. Ce fut l’aérodrome de Toussus-Paris.  Jean Salis y installa une première « station-service » dans l’un des hangars, il y créa une école de pilotage. Plusieurs clubs rallièrent le nouveau terrain et y situèrent leurs activités. Mais, en dépit de celles-ci, Toussus­Paris ne fut pas une réussite financière et l’affaire, ne réalisant pas de bénéfices suffisants pour couvrir ses charges, périclita. Toussus-Paris devait fermer ses portes, quand, en 1939, la guerre éclata.

Puis ce fut, en 1940, l’occupation.  Les Allemands trouvèrent Toussus­Paris abandonné mais le terrain, évidemment, subsistait.
Ils réalisèrent qu’en le réunissant à  l’aérodrome Farman, on disposerait d’un terrain magnifique. Et comme il n’y avait pour eux ni considérations de propriété, ni problème financier, ils passèrent à l’exécution. C’est ainsi que naquit l’aérodrome actuel de Toussus-le-Noble par la réunion des deux terrains qui, dès lors, n’en formèrent plus qu’un seul. Ce sont les Allemands qui asséchèrent le «Trou-Salé » en inversant le sens des canaux qui l’alimentaient et assurèrent la disparition de l’étang. Ils déplacèrent les hangars, en installèrent de nouveaux, créèrent des pistes.
Les combats de la Libération et les bombardements qui les précédèrent devaient d’ailleurs endommager toutes ces installations et quand les Allemands s’en allèrent, l’aérodrome de Toussus-le-Noble était en assez piteux état, Le terrain n’en subsistait pas moins.

Il fut d’abord utilisé par des formations de l’Aviation américaine, par une formation britannique, puis, quand celui-ci revint de Russie, par le Groupe «Normandie-Niemen». C’est seulement lors du départ du Groupe «Normandie-Niemen» pour l’Afrique du Nord que Toussus-le- Noble devint vraiment le grand aérodrome parisien de l’Aviation privée.

L’Aviation militaire n’y est plus représentée que par les installations, fort importantes d’ailleurs, du Service d’Approvisionnement en Matériel de l’Aéronautique Navale (S.A.M.A.N.) dont le trafic ne gêne guère celui des civils, l’élément marin entretenant avec l’élément civil les meilleures relations. Depuis, au SAMAN, s’ajouta une Section de Vol du S.R.C. (Service de Réception et Convoyages).

Toussus, aujourd’hui

Il est superflu de s’étendre longuement sur ce qu’est aujourd’hui Toussus-le-Noble ou plutôt sur ce qu’il est devenu. Non seulement les dégâts qu’il avait subis, ont été réparés mais ses installations considérablement améliorées et étendues. En ce qui concerne sa superficie, on l’a conservée telle qu’elle était après la réunion de l’aérodrome Farman et de celui de Toussus-Paris.

Deux événements marquèrent sa gestion d’après-guerre et sont particulièrement à souligner. Le premier est que Toussus-le-Noble, devenu aérodrome d’Etat, fut géré, comme tous les aérodromes, d’Etat de la région parisienne, par l’Aéroport de Paris. Le ­second est que la direction de Toussus-le-Noble a été confiée à Henry Tessier. L’Aéroport de Paris a compris l’intérêt de développer Toussus-le-Noble, d’en faire le grand centre de l’Aviation privée, de consentir l’effort qu’implique ce programme et il a trouvé dans le Commandant Tessier, secondé par le Commandant Bouchard, l’homme éprouvé l’animateur dynamique et l’ami de toujours de l’Aviation privée qui convenait pour mener à bien l’œuvre entreprise.

Toussus-le-Noble n’est pas seulement une Base d’Aviation privée dont le trafic ne cesse de croître avec les vols d’école, les sorties touristiques, les départs et les atterrissages d’avions légers venant ou arrivant de tous les points de  France où de I’ étranger, C’est aussi un petit centre industriel qui tend à se développer avec l’installation de stations-­ services comme celles de la S.N.C.A.N., de la Société Commerciale d’Aviation Farman, de la Compagnie Française d’Aviation, d’Air-Tourist.

Depuis que la station-service de la S.N.C.A.N., venue de Guyancourt, s’est installée à Toussus, ses activités ont été décuplées dans le montage, l’entretien et la révision des productions de la firme : «Norécrin », Stampe, N.C.853, et aussi d’autres avions.

D’autre part, la présence de Farman, en ce lieu, est comme le symbole de la continuité de l’Aviation française. Farman est là depuis bientôt cinquante ans ! 

Les clubs, fixés à Toussus-le-Noble, constituent cependant l’essentiel de l’activité de ce terrain ; c’est l’apport de l’ancien Toussus-Paris à l’aérodrome actuel. On sait que fonctionnent, sur celui-ci, beaucoup de clubs pleins d’allant comme le Groupe Aérien du Touring-Club de France qui, à lui seul, en voyages, totalisa, l’an dernier, bien plus d’un million de kilomètres, l’Aéro-Club du Canton de Sceaux, le Club Aérien de Paris, etc ..

Un centre idéal de propagande.

 En outre, Toussus-le-Noble  constitue certainement le centre par excellence de là propagande aéronautique. L’attrait qu’il exerce sur ceux qui se décident à venir y passer une journée ne saurait laisser indifférentes ni l’Aviation marchande, ni même l’Aviation militaire. C’est la source, pour l’une, d’une clientèle nouvelle, pour l’autre, d’un recrutement plus facile, plus large. A ce point de vue, on ne saurait ­donc trop insister sur l’effort conjugué de l’Aéroport de Paris et du Commandant Tessier pour rendre l’aérodrome toujours plus accueillant à ceux qui le visitent afin de leur donner le désir d’y revenir et de participer eux-mêmes à ces activités aériennes.  

A ce point de vue, beaucoup déjà a été fait. L’aspect du terrain; avec ses parterres fleuris, est agréable, plaisant. L’aérogare, avec tout ce qu’elle abrite, ne l’est pas moins. Au temps de Toussus-Paris, la société exploitante avait commencé l’édification d’un club-house qu’elle ne put jamais terminer. Les Allemands voulurent l’achever ; ils durent s’en aller sans avoir pu y parvenir. C’est seulement après la guerre que l’Aéroport de Paris, poursuivant la construction commencée, étendit le projet et, du club-house primitivement envisagé, sortit l’aérogare actuelle.

Elle groupe tous les Services du terrain,  Direction, Police, Douanes, la tour de contrôle, une très belle salle d’accueil, le  bar et le restaurant de Mm Bouclon qui ne sont pas le moindre attrait de Toussus ..

De leur côté, les entreprises et les  clubs basés sur le terrain se sont efforcés de seconder, par leurs aménagements propres, les efforts du Commandant Tessier pour faire de Toussus le centre attractif de l’Aviation privée de la région parisienne et y attirer le public.

Aéroport de Toussus le Noble – 1953

Un « Aéro-Parc »

 On vient maintenant à Toussus, on y vient de plus en plus.
Mais il faut que l’on y vienne encore davantage. Et c’est bien pourquoi, à ce qui a déjà été fait, vont s’ajouter de nouvelles réalisations dont il est permis d’attendre, dans ce sens, les meilleurs résultats.

Toussus va avoir ainsi son « aéro­parc » dont la concession a été accordée par l’ Aéroport de Paris, à M. Michalet, lui-même pilote.  Cet « aéro-parc », qui se situera près de l’aérogare,  comprendra :

 1 °. Une station-service pour automobiles avec pompes à essence, lavage, graissage; atelier  de petit entretien et réparation de pneus; garage fermé pour les usagers du terrain, deux voitures 4 CV. destinées à la location sans chauffeur, une auto-école, ..­.  

  2°. Un parc de sport et de jeux avec Piste pour le vol circulaire des modèles réduits, golf miniature, volley-ball, spiro-ball, deux jeux de boules lyonnais, un parcours de « pétanque» marseillaise, un portique avec agrès, un service de location de bicyclettes d’enfants, autos mécaniques, trottinettes, un jardin d’enfants surveillé.

 3.  Un bureau de tourisme en liaison ­avec les  hôtels, les agences de théâtres, les entreprises d’excursions en autocar,  les compagnies aériennes, maritimes et ferroviaires ; ce bureau de tourisme centralisera  les demandes de baptêmes de l’air,  de vols à la demande, constituera le centre de propagande et de publicité en faveur de l’aérodrome et de ses  activités. 

 4° un comptoir de vente d’articles de sport, de jeux et jouets aériens, de modèles réduits, de micro-moteurs, etc.., .

L’ «aéro-parc » de Toussus-le-Noble est en cours de réalisation ; il doit­ fonctionner vers le 1er mai prochain.

En même temps, un effort est accompli pour améliorer les routes d’accès ; en ce moment même, on
travaille dans ce sens à la route qui relie Buc à Toussus. Toute une série de panneaux publicitaires doivent être mis en place depuis le centre de Versailles jusqu’à l’aérodrome même pour faire connaître celui-ci et l’intérêt que présentent, pour les visiteurs, ses activités et ses installations.

Un point noir: les pistes

Mais le centre de propagande que Toussus est devenu ne doit pas faire oublier que l’efficacité de cette propagande repose avant tout sur le développement des activités aériennes du terrain, sur son organisation aéronautique et la mesure dans laquelle celle-ci satisfait les besoins et les désirs des usagers.

Si tout, dans ce domaine, n’est pas encore réalisé, du moins a-t-on fait pas mal de choses, et cela, on ne saurait trop le dire, grâce à la compréhension et à la persévérance du Commandant Tessier qui fut et continue d’être non seulement le chef du terrain, qu’il contrôle avec fermeté, mais, en même temps, le représentant, le porte-parole et souvent le défenseur de ses usagers auprès de l’Aéroport de Paris.

En ces dernières années, on a doté les diverses installations, bâtiments ­et hangars d’une route qui les dessert; on a l’an dernier, créé l’indispensable « taxiway » qui facilite tellement aux avions l’accès des hangars en même temps qu’il accroît la ­sécurité des piétons circulant devant ceux-ci ; on a considérablement agrandi l’aire d’embarquement.

On a amélioré les conditions de circulation des avions et les conditions de travail de la tour de contrôle. Certains jours, à certaines heures, on enregistre à Toussus un atterrissage toutes les cinquante secondes … ce qui donne la mesure de la vigilance imposée aux Services de la tour. On a installe un gonio V.H.F. cathodique pour guider et « tirer» les· avions munis de radio, et qui constitue l’aide radio la plus moderne qui existe en V.H.F.

Le terrain lui-même a été l’objet ­d’incontestables améliorations, mais il faut bien le dire, c’est dans ce domaine qu’il reste le plus à faire si l’ Aéroport de Paris entend répondre, comme nous en sommes persuadés, aux desideratas des usagers.

Quand Toussus-le-Noble fut, de nouveau, ouvert à l’Aviation privée, 0n ne disposait que d’une unique piste en grille, créée pendant la guerre et orientée Nord-Est – Sud-Ouest.

Devant l’intensité du trafic, elle devint   bientôt insuffisante et, sur l’initiative personnelle du Commandant Tessier, une bande gazonnée fut créée, parallèlement à la piste en grille. Cette piste fut réalisée dans un temps record: en vingt-quatre heures ! Il y a de cela cinq ou six ans et, malheureusement, depuis, rien d’autre n’a été fait pour améliorer les conditions de départ et d’atterrissage à Toussus.

Le vœu des usagers

Rapportons ici l’opinion et les vœux des usagers. 

La piste en grille est en très mauvais état, au point qu’un accident demeure possible, d’autant plus que plusieurs types d’avions ne s’accommodent pas du tout des grilles à cause des trous qu’elles comportent.
Bien sûr, la plupart des avions légers s’accommodent fort bien, au contraire, de la bande gazonnée.

Mais le malheur est qu’il faut interdire l’usage de cette bande après une période de pluie. Elle vient d’être interdite pendant près de quinze jours parce que détrempée et, de ce fait, pratiquement inutilisable.

Il faut, évidemment, porter remède à cet état de choses et le plus tôt possible.
Que proposent les usagers ?

– La création d’une piste coupant les deux autres pour n’avoir plus à décoller et à atterrir à la limite de la sécurité par certains vents de travers et diminuer ainsi la fatigue anormale des appareils légers qui ne sont pas faits pour de tels efforts et dont l’entretien coûte horriblement cher.

La solution pratique qu’ils préconisent consiste en deux pistes en béton, se coupant sensiblement à 90°, doublées de bandes gazonnées. Les pistes en béton, par économie, pourraient être limitées dans leur longueur à 800 mètres, dans leur largeur à 30 mètres, leur orientation étant sensiblement Nord-Ouest – Sud­ Est. Quant aux bandes gazonnées, le fait, pour chacune d’elles, d’être coupée en son milieu par une piste bétonnée ne serait pas un inconvénient majeur et, pour s’en  convaincre il suffit de citer en exemple l’aérodrome de Deauville.

A Toussus, avec les pistes gazonnées, on aura toujours l’inconvénient cité  plus haut qu’elles seront inutilisables en temps de pluies prolongées. Mais, quand il en sera ainsi, les avions légers pourront toujours décoller et atterrir sur les pistes bétonnées au lieu de rester au hangar, comme c’est le cas présentement parce que leur roulette de queue ne s’accommode pas des grilles.

L’avenir est à Toussus

Tout cela, naturellement, a déjà été exposé à l’Aéroport de Paris, qui ne se décide pas à effectuer les travaux nécessaires dans l’incertitude de ce que sera demain.
 L’avenir de Toussus-Ie-Noble  n’est pas fixé. Quelle sera sa situation par rapport à Guyancourt ? Peut-être Guyancourt est-il appelé à supplanter Toussus …

« La bonne solution, dans ces conditions, n’est-elle pas de supprimer les pistes de Toussus – toutes les pistes – la piste en grille et la piste gazonnée, et de faire un terrain « toutes directions ».., en herbe, comme c’était le cas avant-guerre ?»

Les usagers ne sont pas du tout de cet avis et notre pensée rejoint la leur. 

– Toussus-le-Noble est une réalité, un fait. Son passé répond de son avenir. Ses installations actuelles sont déjà trop importantes pour que l’on puisse y renoncer, les supprimer. Ce serait, ajouterons­nous, un gaspillage qui toucherait au scandale ! Peut-être sera-t-on amené, un jour, à faire du plateau de Buc, avec Buc, Toussus, Guyancourt, un aérodrome unique, de très grande classe…  Mais ce n’est pas demain et même, dans ce cas, il est permis de penser que Toussus est et restera le point central de cet aérodrome.

 De toute façon, il n’est pas permis d’attendre dix ou vingt ans avant de se décider à apporter au terrain et aux pistes de Toussus les améliorations qui s’imposent … d’urgence.

 « Quant à la conception du terrain « toutes directions », elle est, sur le plan pratique,  irréalisable : dès les moindres pluies, ce serait interdire ce  terrain à la moindre activité. Pas de décollages, pas d’atterrissages possibles. On vient d’en faire l’expérience, quinze jours durant, avec I’actuelle piste gazonnée. » ·

La question, pour nous, est entendue: l’Aéroport de Paris a «misé» jusqu’ici, à­ juste titre. sur le développement de Toussus-le-Noble, premier aérodrome de France de l’Aviation privée. Nous  applaudissons à  ses efforts: Qu’il continue. Il a fait la preuve qu’il avait une politique : qu’il la poursuive.

L’ Aéroport de Paris a eu la chance d’hériter du berceau de l’Aviation française. Il a eu la chance de trouver à Toussus, dans ses collaborateurs; dans les usagers du terrain, dans tous ceux qui en ont fait le plus actif, le plus animé, le plus vivant de tous nos aérodromes, les éléments incomparables du développement qui l’attend. Cela lui crée des devoirs, des obligations, Qu’il fasse pour lui ce qu’il faut faire … Nous sommes d’ailleurs convaincus qu’il le fera, mais nous voudrions qu’il le fasse le plus tôt possible.

Pierre DESBORDES. – Les Ailes 27 mars 1954  source : Gallica/bnf